Khadim Bâ, CEO de Locafrique, nous donne ses meilleurs conseils sur l’entrepreneuriat au Sénégal!
Être entrepreneur au Sénégal, vouloir créer sa propre entreprise est un beau projet pour beaucoup de sénégalais et l’idée d’exercer un métier aussi passionnant en séduit plus d’un !
Dans son article ayant pour titre « Entreprendre au Sénégal, ça veut dire quoi ? » Khadim Bâ exposait sa vision de l’entreprenariat. Il poursuit son analyse par une présentation des exigences, des obstacles et des défis à relever pour un entrepreneur s’il veut pouvoir compter au nombre des acteurs économiques capables de faire bouger le pays et de le hisser sur les plus hautes marches.
Plan de l’article
Action et ambition, les deux piliers de l’entreprenariat
Pour Khadim Ba, l’entreprenariat, processus de création et de développement d’une entreprise se manifeste dans l’engagement, le travail et les initiatives. A travers la volonté d’entreprendre s’exprime l’utilisation du plein potentiel des talents. Mis au service de tous, ces savoir-faire participent à l’essor de la société et à son enrichissement grâce à la création de nouveaux emplois, produits et services.
Entreprendre est aussi l’occasion d’exprimer les profondes aspirations de chacun, qui vont bien au-delà d’une simple ambition personnelle synonyme de profit. Il s’agit plutôt d’une émulation pour tous les jeunes qui osent enfin croire en eux et en leurs rêves et vont tout faire pour se donner les moyens de réussir et de s’accomplir personnellement.
Les compétences indispensables pour entreprendre
En ce qui concerne les compétences intrinsèques que doit posséder un futur entrepreneur, personne ne peut donner la réponse. Khadim Bâ qui ne prétend pas détenir la vérité sur ce point se borne seulement à faire partager son expérience.
La question lui a souvent été posée de savoir comment, à trente ans, on devient Directeur Général d’un groupe aussi hétérogène que Locafrique. La réponse est à chaque fois la même. On ne parvient à ce genre de résultat qu’au prix de travail, de confiance en l’avenir et de sa capacité à s’entourer des bonnes personnes, notamment au regard des compétences. Si l’on croit intimement en son projet, il faut suivre son intuition, même si cela parfois veut dire aller à l’encontre de l’avis de certains. Cependant, cette décision doit être prise après un calcul rationnel du risque engagé, d’une stratégie de maitrise de ce dernier et d’une analyse complète des paramètres pouvant avoir une incidence sur l’exécution et le succès du projet en question.
Pour prendre les rênes d’un groupe comme Locafrique, il faut aussi être capable de prendre des risques et ne pas hésiter à s’engager hors des sentiers battus. Un fort mental et une indestructible capacité de résistance sont par ailleurs des qualités indispensables qu’un dirigeant d’une société comme Locafrique se doit de posséder. Qu’importe si l’on tombe sept fois tant que l’on se relève huit fois !
Devenir entrepreneur au Sénégal, deux défis majeurs à relever
Un entrepreneur au Sénégal sera confronté à plusieurs défis dont deux essentiels :
La culture sociale
Le premier challenge à relever, et le plus important, est lié à l’environnement socio-culturel qui caractérise le Sénégal. La réussite en affaires voire la fortune suscitent des interrogations. Au Sénégal le succès professionnel apparaît toujours suspect et n’est pas obligatoirement interprété comme le fruit d’un travail dur et honnête. La réussite attise bien souvent les jalousies et les calomnies qui vont avec. Le monde des affaires est cruel et malheureusement impitoyable pour les novices. Pour survivre, il faut se préparer et se forger une solide carapace.
Le soutien financier
La question financière est le deuxième obstacle auquel sont confrontés les entrepreneurs quel que soit leur âge. La qualité du projet ne vaut rien si l’on ne possède pas de garantie de premier ordre, une condition essentielle pour être accompagné par les organismes bancaires.
La solution à cela tient en la création de puissantes banques privées suffisamment solides pour financer les secteurs clés de l’économie sénégalaise.
Comment Locafrique participe au développement économique du Sénégal ?
Le groupe Locafrique joue un rôle prépondérant dans le développement du Sénégal notamment en termes de création d’emplois et de richesses, bien qu’il soit difficile d’en mesurer le degré en l’absence de statistiques tangibles. La société emploie aujourd’hui 150 salariés, majoritairement des cadres.
Locafrique, en sa qualité d’établissement de crédit, participe largement au développement de l’agriculture sénégalaise à travers notamment la mécanisation de la riziculture. Les financements accordés par l’établissement de crédit ont ainsi permis d’optimiser le potentiel de la vallée du fleuve Sénégal. Pour preuve, une étude de l’IPAR (Initiative Prospective Agricole et Rural) atteste que le matériel financé par Locafrique a contribué à exploiter plus de 40 % des terres rizicoles sans parler du financement de structures dédiées au traitement du riz.
On ne peut manquer de citer également la participation de Locafrique Holding au lancement du projet de la SENELEC (Société d’investissement d’Electricité du Sénégal) en partenariat avec West African Energy.
Initié par Samuel SARR, ancien ministre de l’énergie au Sénégal, ce projet signé en octobre 2020 consiste en la construction d’une centrale électrique de 300 MW capable de transformer le gaz liquéfié en électricité. Cette opération d’envergure vise à réduire de 40 % le coût de l’électricité sénégalaise à l’horizon 2022.
L’action d’opérateurs économiques sénégalais et fils du pays comme Samuel SARR, Abdoulaye DIA de SENICO, Harouna DIA de Sahel Invest, Khadim Bâ de Locafrique et le président du Conseil d’Administration Moustapha NDIAYE qui ont lancé le projet de la centrale de WAE illustre à merveille l’idée qu’un bon citoyen doit servir son pays. Il faut aussi souligner le rôle déterminant d’AFRIXIM BANK. La banque Africa Financial Corporation, en plus de libérer 150 millions d’euro pour le projet, s’est engagée à mobiliser auprès de deux autres Institutions financières dont AFRIXIM BANK, le reste estimé à 150 millions d’euros.
Pour résumer et terminer cette analyse, on dira simplement qu’être entrepreneur au Sénégal c’est choisir de prendre part au développement du pays en apportant sa pierre à l’édifice. Pour y parvenir il ne faut pas craindre de travailler dur et vite en ne comptant que sur soi-même. Le Sénégal a besoin d’hommes et de femmes qui n’ont pas peur de se retrousser les manches pour assurer le développement et l’exploitation de ses nombreuses richesses.