Les crèches vont-elles être ouvertes durant le confinement de COVID-19 ?
Et selon cette mère en colère, « la crèche nous a déjà avertis que nous devons aussi payer pour le mois d’avril, même si nous sommes en détention et ne laissons pas tomber notre enfant ». On n’a pas encore fini d’entendre de telles histoires. C’est pour vous dire à quel point la gestion de l’après-crise Covid-19 (nous n’y sommes pas encore) semble très complexe.
Voici le témoignage de cette mère qui nous a appelés hier : « Nous sommes un jeune couple. Je travaille à Sainte-Marie, mon mari travaille au Technopole. Nous vivons à l’est de l’île. Notre enfant a 18 mois. Nous avons trouvé une crèche pour la garde de notre enfant dans la région Technopole à Saint-Denis. Jusqu’à présent, tout allait bien. Rien à dire sur les avantages que cette pépinière offre. Mais là où l’insigne fait mal, c’est depuis le début de la crise du Coronavirus. À la suite de l’annonce faite par le Premier Ministre à la mi – mars sur le confinement, nous avons décidé, comme le permettait la loi, au télétravail, mon mari et moi pour prévenir la propagation du virus. C’est pourquoi nous n’avons plus à déposer notre enfant à la crèche parce que nous travaillons à la maison. Et puis, surtout, c’était une préoccupation primordiale de le protéger. Nous ne savons jamais, dans une chambre d’enfant, les enfants et le personnel sont nécessairement en contact les uns avec les autres. Alors nous avons averti le berceau… »
L’ histoire ne s’arrête pas là. Il y a deux jours, cette famille a reçu la facture. La facture est salée. « La pépinière nous demande de payer 1 mois plein pot quand elle a gardé notre enfant pendant seulement 15 jours. Elle explique que la structure était ouverte. » Même dans un confinement complet ? « Nous avons expliqué à la garderie que nous n’avions pas à déposer notre enfant parce que nous ne faisons pas partie des soignants. Le manager ne veut rien entendre. Pire encore, elle nous dit même que si le confinement durerait tout le mois d’avril, nous serons toujours obligés de payer plein pot en Avril, garde ou pas. Elle nous a aussi dit de nous renseigner auprès de la CNAF, Caisse nationale d’allocations familiales, qui est le règlement ».
« Vous devrez également payer pour tout le mois d’avril !
» La mère en colère nous dit que pour 3 jours de garde par semaine, elle lui doit 900 euros/mois. Pour cela, elle bénéficie de 600€ de la CAF. « Nous avons gardé notre enfant dans la crèche pendant 3 jours, cela nous coûte 900 euros par mois. Les deux autres jours de la semaine, c’est ma mère qui s’en occupe.
Et la dame précise encore : « Puisque notre enfant était absent pendant une quinzaine de jours, j’ai offert à la garderie de ne pas prendre plus de 600 euros de la CAF. Non, elle m’a demandé tout le mois de mars. Le gouvernement nous demande le télétravail, nous impose la retenue, si nous sortons, nous devenons verbaux et en même temps nous sommes pliés par la pépinière parce que nous ne sommes pas sortis, parce que nous avons respecté le confinement et nous sommes n’est pas venu déposer notre enfant. On marche sur la tête ou pas ?
» Ce matin, nous avons appelé la direction de l’association « Les marionnettes », qui gère cette micro-pépinière dans le secteur Technopole, ainsi qu’une quinzaine d’autres garderies sur l’île. Le secrétaire (ou standardiste) qui est au siège, après avoir échangé une minute auprès d’un manager, a répondu : « Pour la facturation des mois de mars et d’avril, nous enverrons un communiqué de presse aux familles ». Une autre clarification apportée par notre interlocuteur au téléphone : « Nos structures sont ouvertes pendant le confinement, mais il n’y a pas beaucoup d’enfants pour le moment ! » Probablement pour éviter une verbalisation à 200€ en cas de sortie et pour empêcher la propagation de Covid-19. Logique et compréhensible, après tout !
Y.M.