Santé

Quand la 3D s’invite chez le dentiste !

L’imagerie médicale est essentielle en odontostomatologie pour bien visualiser les tissus calcifiés que sont les os de la mâchoire et les dents. Ces dernières années, elle a beaucoup évolué avec l’avènement du cone beam dentaire, le gold standard de l’imagerie sectionnelle 3D. Quels sont les indications et les usages de cet examen ? Qu’apporte-t-il au secteur dentaire en termes d’avancée ?

Le cone beam : une révolution dans l’imagerie 3D

Le cone beam représente la troisième technique de radiographie utilisée dans le domaine dentaire après l’orthopantomographie (imagerie 2D) et le scanner (imagerie 3D). Également appelée CBCT (Cone Beam Computed Tomography) ou tomographie volumique, cette technique utilise des détecteurs matriciels de grandes dimensions pour explorer tout un volume en une seule révolution.

Ainsi, le déroulement d’une séance de Cone beam dentaire consiste à générer des rayons X émettant un faisceau d’irradiation, de façon à obtenir une représentation 3D de la structure bucco-dentaire du patient. Une reconstruction informatique 3D à l’aide d’un logiciel dédié est ensuite effectuée. Ce qui explique que cet examen paraclinique dure plus longtemps qu’une radiographie dentaire classique.

La différence fondamentale entre le CBCT et son prédécesseur, le scanner, réside dans le type de faisceau projeté et la coupe obtenue. Tandis qu’un scanner projette un faisceau de rayons X aplati, le CBCT projette un faisceau de rayons X conique. En conséquence, on obtient en une révolution, une seule coupe linéaire dans le premier cas. Dans le second cas, on obtient 4 coupes simultanées sur un même cliché.

Les avantages de la tomographie volumétrique

tomographie volumique dentaire

La radiographie tridimensionnelle possède trois atouts principaux qui permettent au dentiste de poser un diagnostic précoce et correct des pathologies dentaires :

  • une résolution plus nette et plus importante
  • des images en 3 dimensions conformes à la structure bucco-dentaire des patients
  • des mesures précises

Les voxels isotropiques du CBCT sont de 500μm à 75μm avec un ratio de grossissement de 1 : 1. Ce qui permet d’obtenir des images plus nettes que celles obtenues avec le scanner. Et ce dans les divers plans frontaux, sagittaux, coronaux et obliques de l’espace.

En outre, le cone beam est moins irradiant (jusqu’à 6x plus faible) et moins coûteux que le scanner. L’acquisition est simple et rapide, sur un patient debout. Une seule rotation de l’appareil est suffisante pour balayer l’ensemble du volume à explorer. De plus, seule la zone à explorer (secteur dentaire, arcade complète…) est irradiée.

Cette technique d’imagerie 3D est moins sensible aux artefacts métalliques, notamment au niveau radiculaire.

Les indications du Cone beam dentaire

Les usages du CBCT sont multiples que ce soit en pathologie dentaire, en chirurgie bucco-dentaire, en implantologie ou endodontie. Il existe différents appareils de cone beam approprié selon l’indication. Dans les affections inflammatoires et infectieuses des sinus de la face, il constitue l’examen de choix.

La tomographie volumique est utile en implantologie pour confirmer l’indication d’implant en pré-opératoire. Elle permet aussi d’effectuer les mesures appropriées afin de reconstruire virtuellement la forme et la taille exactes des implants. En post-opératoire, elle permet le suivi post-opératoire (prévention des complications) et thérapeutique.

En chirurgie, ses usages sont nombreux : traumatismes alvéolo-dentaires (fractures), bilan péri-apical pré-chirurgical, bilan d’une pathologie radiculaire… Le cone beam est également indiqué pour évaluer le rapport des racines avec les nerfs alvéolaires avant une extraction dentaire.

Les affections des sinus, les pathologies des articulations temporo-mandibulaires, le suivi post-opératoire des implants auditifs ou encore le bilan d’extension de lésions kystiques ou tumorales sont d’autres applications du cone beam.