Comment répondre aux besoins sociaux des seniors dans les zones rurales ?
Les êtres humains sont faits pour vivre en communauté, et notre santé souffre lorsque nos besoins sociaux ne sont pas satisfaits. Pourtant, l’isolement social, défini comme un manque de contact social, et la solitude, définie comme le sentiment d’être seul, ne sont que trop courants.
Plan de l’article
- Pourquoi les personnes âgées souffrent-elles d’isolement social ?
- Pourquoi les résidents des zones rurales sont-ils particulièrement concernés par l’isolement social ?
- Un sentiment de solitude accentué par la crise sanitaire
- Comment intervenir sur l’isolement social des personnes âgées en milieu rural ?
Les personnes âgées sont confrontées à des risques uniques d’isolement social et de solitude en raison d’une multitude de facteurs, notamment la retraite, la perte de conjoints/partenaires et d’autres êtres chers, et l’évolution de l’état de santé et de la situation fonctionnelle. Les personnes âgées sont également le groupe d’âge le plus susceptible de vivre seules, avec des taux particulièrement élevés chez les femmes âgées. Bien que le fait de vivre seul ne soit pas un facteur déterminant de la solitude, il s’agit d’un facteur de risque.
Les résidents des zones rurales sont également confrontés à des risques particuliers d’isolement social et de solitude. Les résidents des zones rurales sont confrontés à de multiples obstacles pour se connecter les uns aux autres. On peut citer par exemple ,les problèmes de transport, les environnements bâtis qui ne sont pas toujours praticables à pied ou propices à l’interaction sociale, des ressources économiques plus limitées, un accès plus restreint à l’Internet ou au réseau téléphonique, et un accès plus restreint aux soins de santé, y compris les soins de santé mentale.
Chacun de ces facteurs est accentué chez les adultes plus âgés des zones rurales, qui ont tendance à être moins mobiles que leurs homologues plus jeunes et plus dépendants des ressources de leur communauté particulière. Si les adultes plus âgés des zones rurales déclarent avoir des réseaux sociaux plus étendus que les adultes plus âgés des zones urbaines, ils font également état de niveaux de solitude plus élevés.
Un sentiment de solitude accentué par la crise sanitaire
La pandémie du coronavirus n’a fait qu’empirer les choses car les gens ont pris leurs distances par rapport aux autres et ont bouleversé leur quotidien. Compte tenu des liens entre l’isolement et la solitude, d’une part, et les risques de santé et de mortalité, d’autre part, ainsi que les coûts évitables des soins de santé, on reconnaît de plus en plus l’importance de prévenir et d’atténuer ces problèmes et le rôle essentiel que les soins de santé peuvent jouer à cet égard.
Il existe diverses façons d’intervenir sur l’isolement social et la solitude des personnes âgées en milieu rural.
Sur le plan interpersonnel, un dépistage judicieux dans un cadre clinique est une première étape importante, mais il ne peut constituer l’objectif final. Tout dépistage de l’isolement ou de la solitude doit être suivi d’un aiguillage bien coordonné vers des programmes qui mettent les individus en contact, notamment des visites amicales, des appels téléphoniques, des programmes intergénérationnels, des clubs et des groupes de loisirs, etc. Nombre d’entre eux existent déjà dans les communautés rurales, bien qu’ils ne s’identifient pas tous comme des programmes de liens sociaux ou ne se commercialisent pas tous de la même manière, et qu’ils ne soient pas non plus répartis de manière égale dans les zones rurales.
Dépistage des besoins sociaux
Aussi importants que soient le dépistage et les programmes interpersonnels, il est tout aussi important – sinon plus – de s’attaquer aux déterminants structurels des contacts sociaux pour les personnes âgées en milieu rural, tels que la disponibilité des transports, l’accès à l’internet à large bande et la connectivité cellulaire, la qualité du logement et l’environnement bâti. Ces déterminants structurels influencent la façon dont les gens mènent leur vie quotidienne et les possibilités qu’ils ont d’interagir les uns avec les autres. Ils déterminent également si les personnes âgées en milieu rural sont capables de vieillir là où elles ont déjà établi des relations. Chacun de ces déterminants est un défi unique à relever dans les zones rurales.
La satisfaction des besoins sociaux interpersonnels des personnes âgées dans les zones rurales est étroitement liée à la satisfaction de tout autre besoin. Groupe SOS, première entreprise sociale européenne et association française à but non lucratif spécialisée dans l’entrepreneuriat social entend bien répondre à cette problématique. Ce groupe est en effet à la recherche permanente de réponses innovantes et adaptées aux nouveaux besoins économiques, sociaux et environnementaux de notre société. Depuis 2019, le projet 1000 cafés a vu le jour à son initiative. L’objectif consiste à créer 1000 cafés dans des petites communes rurales sur le territoire français. Cette création de lieu de rencontre au cœur d’un village ne sera que bénéfique pour les personnes âgées isolées. En effet, le café proposera au delà des boissons et d’une petite restauration, divers services : dépôt de pain, dépôt de courrier ou colis, vente de produits locaux. Il servira également de lieu pour des activités culturelles ou associatives. Vous pouvez en savoir plus sur le site internet www.1000cafes.org.
Nous avons besoin les uns des autres. Les personnes âgées des zones rurales sont des membres essentiels non seulement de leur communauté mais aussi de la société, et il existe un impératif moral, de santé publique et économique pour les aider à rester en contact avec la société.