Clara Campoamor : femme politique féministe
Seule dans un peuple qui refusait de reconnaitre l’égalité entre le sexe, Clara Campoamor a mené un combat digne d’une héroïne. Bien évidemment le combat fut intense, mais la victoire fut sienne. Découvrez l’incroyable histoire de Clara Campoamor.
Plan de l’article
Naissance et jeunesse
C’est dans la capitale espagnole que Clara Campoamor a vu le jour 12 ans avant la fin du XIXe siècle. Très exactement le 12 février 1888. Née d’une famille appartenant à la classe ouvrière, la jeune fille dut commencer la couture à l’âge de 13 ans.
Mais son ambition démesurée à l’époque d’appartenir plus tard à la classe intellectuelle lui fera suivre des cours en parallèle, en préparation de son entrée à l’université. Et elle y est arrivée. En dépit de ses nombreuses occupations, Campoamor a réussi à s’inscrire à l’université de Madrid après avoir passé l’examen d’entrée à la faculté des droits.
Une prouesse digne d’une femme vaillante à une époque où la femme n’était limitée qu’à des besognes ménagères et à l’éducation des enfants. Malgré les obstacles dus à son sexe, la jeune femme a continué ses études tout en exerçant d’autres professions en parallèle pour subvenir à ses besoins.
Son premier emploi dans la fonction publique remonte en 1909, à l’époque, Clara Campoamor n’était âgée que de 21 ans. Elle travaille dans le bureau de poste d’une ville située dans le nord de l’Espagne appelée Saint Sébastien. Quelques années plus tard, cinq plus précisément, Campoamor se lance dans l’enseignement de la dactylographie, de retour dans la capitale. À ce moment, une passion s’éveille en elle : la politique. Préoccupée par la société des femmes dans la société, elle était convaincue que la politique était le seul moyen de faire valoir les droits des personnes de sexe féminin.
Premier pas en politique
Clara Campoamor n’est pas une femme qui se laisse combler par une seule occupation. Cette volonté d’être à l’œuvre à tout moment, la femme devenue célèbre en Espagne l’a montrée à plusieurs reprises. En effet, en plus de son activité de professeur de dactylographie la jeune étudiante commence à travailler pour un journal progressiste.
Ce qui signe son entrée en politique. Au bout de la décennie qui a suivi, Campoamor a obtenu son diplôme en droit et commence à s’imprégner de plus en plus dans la vie politique. Mais avant cela, elle a pratiqué plusieurs activités au cours de cette décennie. Elle est notamment devenue dactylo du gouvernement ce qui lui a sans doute permis de se rapprocher plus de son objectif.
Désormais, grâce à son nouveau statut au sein de la société, Campoamor s’est autorisé à prendre part aux discussions de la classe intellectuelle espagnole. Et un seul sujet semble préoccuper la jeune femme plus que tout : l’amélioration de la situation de la femme dans la société. S’étant spécialisée dans les affaires touchant les femmes après l’obtention de son diplôme, elle était bien placée et disposait de toutes les armes pour basculer les choses en sa faveur. Elle contribue ainsi à la création d’une organisation non gouvernementale appelée fédération internationale des femmes juristes.
Mais ce n’est pas seulement la situation des femmes qui préoccupe la diplômée en droit de l’université de Madrid. Même son combat principal porte sur la femme, le sort des enfants préoccupe également la Campoamor. En 1927, elle réussit à faire revoir une législation sur le travail des enfants par les membres de l’assemblée constituante et du gouvernement, après une grande campagne de mobilisation.
Combat pour le droit de vote des femmes
Dès qu’elle en a eu, l’occasion, Clara Campoamor devenue une figure politique incontestée, s’est présentée pour décrocher un siège à l’assemblée constituante en 1931. En effet, jusqu’à cette époque, la loi n’autorisait pas les femmes à prétendre à de telle occupation dans la société. C’était donc la première fois que les femmes étaient autorisées à faire leurs entrées au sein du pouvoir législatif.
Et dès son entrée, Campoamor n’a pas attendu que le moment soit propice pour lancer son combat, comme le ferraient plusieurs politiques. Très vite, elle s’est adressée à l’assemblée constituante en faveur du droit de vote des femmes. Et comme elle pouvait certainement s’y attendre, elle n’obtint aucun soutien, pas même venant de l’autre femme élue avec elle, et pire encore, son parti l’a rapidement abandonné.
La représentante du peuple s’est donc retrouvée isolée de tous, mais, malgré son statut d’indépendante, elle a continué à faire résonner sa voix. Finalement, des mouvements féministes sont venus à sa rescousse et le combat s’est intensifié. In fine, la classe politique s’est pliée aux exigences de la Campoamor et de ses alliées en adoptant une nouvelle constitution. Dorénavant, la femme en plus d’avoir le droit de vote, est considérée comme égale à l’homme par la législation.