La “greenflation” et le changement climatique : les stratégies à mettre en place
Les Etats se sont fixé des objectifs ambitieux de réduction de l’utilisation des énergies fossiles et de leur empreinte carbone. La neutralité carbone devrait être atteinte d’ici 2050 pour les pays de l’Union européenne dans le cadre du pacte vert. Mais vraisemblablement, la transition énergétique a un prix et des plus coûteux apparemment. La transition énergétique et climatique ne se fait pas sans mal.
La greenflation : l’inflation causée par la transition énergétique
Alors que le monde entier veut devenir moins dépendant des énergies fossiles, d’autres ressources font l’objet d’une exploitation pas forcément éthique. Du lithium pour les batteries pour les voitures électriques, de l’aluminium et le balsa pour les éoliennes, du silicium pour les panneaux solaires…sans parler des matériaux nécessaires aux rénovations énergétiques des bâtiments, tout cela nécessite beaucoup de ressources.
Le prix des métaux rares, dont surtout le cuivre, le lithium ou encore le manganèse atteint des sommets. La notion de greenflation ou inflation verte est celle de cette hausse exponentielle des prix est liée d’une manière ou d’une autre à la transition énergétique et climatique. Ces derniers temps, c’est le prix du lithium, indispensable pour les batteries de véhicules électriques qui a connu la hausse la plus impressionnante : 400%.
L’inflation verte : une menace pour la transition énergétique
La flambée des prix est généralisée pour tous les matériaux dits stratégiques. Et d’après les économistes cette flambée est en passe de persister parce que les Etats sont tenus de respecter leurs engagements écologiques. Pour que les objectifs de la transition énergétique et climatique soient atteints, des dépenses doivent être faites dans le domaine des technologies décarbonées. Mécaniquement, le prix des matériaux stratégiques va continuer son escalade.
En 2021, on a enregistré une hausse de 400% du prix du lithium et ce n’est pas encore fini puisque d’ici 2040, on estime une multiplication par 40 de la demande en lithium. L’aluminium indispensable pour les éoliennes a également vu son prix doubler en 2022. L’extraction de ces matériaux étant complexes, mais surtout extrêmement polluante, l’installation de la greenflation semble être inévitable.
Une inflation verte qu’il est possible de contenir
Pour atteindre sa neutralité carbone, la Chine qui produit 60% de l’aluminium du marché mondial s’est imposée des plafonds. Une mesure qui accordera sûrement un peu de répit à l’environnement, mais qui mécaniquement va contribuer encore plus à la raréfaction de ce matériau. Du côté du lithium, la demande est actuellement plus élevée que l’offre. Selon la loi de l’offre et de la demande, raréfaction des ressources et des produits induit toujours montée de prix.
Quelques balises sont déjà mises en place et d’autres nécessitent une mise en œuvre au fur et à mesure. Parmi les stratégies mises en place pour limiter l’impact de la greenflation, il y a le chèque énergie dont de nombreux foyers français ont pu bénéficier. On mise également sur le recyclage des batteries de véhicules électriques. Elles arriveront en fin de vie en masse vers 2030. Dans le cadre du Pacte vert de l’UE, on mise sur une “transition socialement équitable”.