L’imposition de panneaux électoraux pour les élections européennes suscite la colère des maires
Jean-Paul Carteret, maire du village de Lavoncourt en Haute-Saône, ne cache pas sa colère depuis qu’il a reçu une lettre de la préfecture l’informant des conditions pour organiser les élections européennes du 9 juin 2024. On lui demande de s’équiper d’au moins trente panneaux électoraux pour l’affichage des listes qui s’annoncent nombreuses, mais il considère cet investissement comme complètement disproportionné. En effet, selon différents sites de vente en ligne, le coût d’un panneau électoral varie entre 80 € et plusieurs centaines d’euros.
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Les élus partagent leur mécontentement
Premier vice-président de l’Association des Maires France, Jean-Paul Carteret explique avoir reçu des messages de ses collègues, eux aussi stupéfaits par cette requête. Dans la lettre datée du 20 novembre envoyée aux élus, la Commission de contrôle des listes électorales de la Haute-Saône souligne qu’en raison du nombre important de candidats déclarés, parfois plus de trente, constaté lors des précédentes élections européennes en 2019, il est essentiel de garantir que les communes puissent disposer d’un nombre suffisant de panneaux électoraux. Le service de la préfecture compte dresser un bilan du nombre d’emplacements d’affichage prévus dans chaque municipalité et transmettre cette information aux annonceurs.
Un système anachronique
En plus du budget conséquent que représenterait l’achat de panneaux supplémentaires, le maire de Lavoncourt déplore l’anachronisme de ce système. À l’heure des réseaux sociaux et de la communication numérique, bon nombre de listes ne recourent plus aux campagnes d’affichage coûteuses qui représentent une logistique complexe. Selon la dernière circulaire de janvier 2020 émise par le ministère de l’Intérieur en application du code électoral, les communes sont tenues d’installer au moins un emplacement à côté de chaque bureau de vote. Elles sont libres de prévoir d’autres emplacements, mais la circulaire fixe un nombre maximum basé sur le nombre d’électeurs : par exemple, dix emplacements pour les communes entre 500 et 5 000 habitants.
Ainsi, les maires doivent composer avec ces demandes, qui leur paraissent irréalistes face à la réalité économique et technologique actuelle. Certains se demandent même si la préparation des bureaux de vote n’est pas en train de devenir trop difficile et coûteuse, au détriment du bien commun qu’est la participation citoyenne aux élections européennes.
Faire entendre les préoccupations des maires
Face à cette polémique, il apparaît indispensable que les élus fassent remonter leurs préoccupations et revendications auprès du ministère de l’Intérieur. En espérant que ces échanges permettront d’aboutir à une solution satisfaisante pour tous et qui ne met pas en péril le budget des petites municipalités déjà impactées par la crise économique actuelle.
Le bilan de cette histoire est que les maires sont décidés à faire face à cette requête, qu’ils jugent inadaptée aux réalités locales et aux contraintes budgétaires de leurs communes. Ils souhaitent que la rationalisation et l’évolution technologique soient prises en compte dans la mise en place du dispositif d’affichage lors des élections européennes de 2024, afin de préserver au mieux les finances des collectivités territoriales tout en garantissant la tenue d’un processus électoral démocratique et transparent.