Pratique

Le transport routier de marchandises en France expliqué simplement

8,4 %. Voilà le chiffre qui avait électrisé le secteur il y a peu, avant que la courbe ne s’essouffle. Le transport routier de marchandises en France, longtemps moteur discret de l’économie, vient de freiner. Le Comité national du routier (CNR) l’a constaté : là où l’Italie cherche son point d’équilibre, l’Hexagone affronte un net ralentissement.

Le transport de marchandises en France

On parle de fret, de logistique, de livraison : peu importe le mot, il s’agit toujours du même métier. Des entreprises prennent en charge le déplacement de biens, s’appuyant sur une gamme de moyens qui ne se limite pas aux camions. Les trains, les vélos cargos, les avions, les navires, tout ce qui roule, vole ou navigue peut servir. Pourtant, lorsque l’on évoque le transport routier de marchandises, ce sont bien les poids lourds qui tiennent le haut du pavé.

En France, la dynamique s’est grippée. Après une année 2017 marquée par une progression spectaculaire, plus de 8,4 % en tonnes-kilomètres pour le transport routier de marchandises (TRM), la machine a ralenti. Le secteur français avance désormais au même rythme que l’économie nationale : lentement, prudemment, comme si l’élan avait été brisé. Le premier trimestre 2018 laissait entrevoir une poursuite de la croissance, mais la cadence n’est plus aussi soutenue qu’avant. Les transporteurs routiers voient leur carnet de commandes se tasser.

Quels sont réellement les changements en 2018 ?

L’année 2018 a fait l’objet d’un examen minutieux de la part du CNR. Qu’est-ce qui freine le développement du TRM français ? Si l’on regarde dans le rétroviseur, 2017 avait enregistré une hausse de 7 %. Mais la dynamique s’essouffle. Les investissements dans des poids lourds flambant neufs avaient bondi en 2017, puis marqué le pas : les immatriculations de nouveaux tracteurs sont passées de 2,8 % en 2017 à seulement 1 % en 2018. Par ailleurs, d’après les chiffres du CNR, les coûts du transport routier n’ont cessé de grimper entre août 2017 et août 2018. Les hausses varient : entre 1,5 % et 1,6 % hors gazole, et de 4,2 % à plus de 5,3 % si l’on inclut le carburant.

Résultat ? Le marché du transport routier de marchandises se contracte sur le territoire national. Les petites et moyennes entreprises, tout comme les très petites structures, peinent à rivaliser avec les donneurs d’ordres. Le rapport de force s’inverse, et l’équilibre du secteur en pâtit. Un constat que les observateurs retrouvent aussi sur les routes italiennes : la fragilité du modèle n’a pas de frontières.

Alors que les camions continuent de sillonner les autoroutes, une question reste en suspens : la route du TRM français va-t-elle retrouver son élan, ou faudra-t-il composer plus longtemps avec des freins encore serrés ?