Covid-19 et assurance auto, pourquoi rouler moins change la donne
La crise de la Covid-19 a bouleversé tous les domaines de la vie quotidienne. Le secteur de l’assurance auto n’a pas été pas épargné. En effet, tous les Français sont confrontés aux réglementations mises en place par l’État, y compris les restrictions de circulation liées à la pandémie. Avec les limitations de déplacement imposées par la crise sanitaire, l’usage du véhicule tend à diminuer, d’autant plus que le télétravail est devenu la norme.
Dans de nombreuses familles, la voiture reste désormais sagement garée, et ce sont les exceptions, quelques courses, un trajet professionnel incontournable, qui rythment l’usage des véhicules. Beaucoup ont simplement changé de rythme : moins de kilomètres, plus de stationnement, rarement la moindre virée improvisée. Face à cette nouvelle donne, il devient logique de réévaluer son assurance auto, histoire de ne pas payer pour une utilisation fantôme.
Covid-19 : passez en revue votre contrat d’assurance auto
Pour l’instant, les contrats d’assurance automobile classiques n’incluent aucune clause spécifique liée à la pandémie de Covid-19. Cependant, rien n’empêche de remettre à plat vos garanties, de suspendre ou d’ajuster certaines options pour coller à la réalité du moment. Quelques ajustements suffisent parfois à alléger la facture : changer de formule, réduire les protections superflues, ou même, si votre contrat a plus d’un an, rompre avec votre assureur pour signer ailleurs et bénéficier de garanties mieux calibrées.
Changer de compagnie, c’est devenu nettement plus accessible grâce à la loi Hamon, entrée en vigueur en 2015. Passé le premier anniversaire du contrat, la résiliation ne relève plus du parcours du combattant. Un rapide tour sur les sites des assureurs suffit pour s’en rendre compte : voir ici, les grandes compagnies d’assurance auto rivalisent d’offres flexibles et de garanties ajustables, selon les besoins et les moyens de chacun.

Assurance auto et Covid-19 : est-il possible de demander un remboursement ?
Face aux demandes pressantes de l’UFC Que-Choisir, cinq assureurs majeurs ont décidé de reverser une partie des cotisations à leurs clients. Si votre compagnie fait partie de ce cercle, vous avez probablement reçu un courrier officiel annonçant un remboursement au printemps 2020. Le montant varie, mais la plupart des clients concernés ont obtenu une cinquantaine d’euros. MAIF, GMF, Matmut, ces noms ont même gelé leurs tarifs pour récompenser la fidélité de leurs assurés cette année-là.
Pour les clients de compagnies qui n’ont pas pris l’initiative, la démarche individuelle reste possible. L’association de consommateurs propose une lettre type à adresser à son assureur : ce modèle, téléchargé plus de 600 000 fois en 2020, a déjà permis à de nombreux assurés d’obtenir un geste commercial exceptionnel. La plupart des compagnies contactées ont donné leur accord pour une remise ponctuelle, preuve que l’action collective et la mobilisation individuelle peuvent porter leurs fruits.
Autre levier : regarder du côté de la concurrence. Si votre assureur reste sourd à vos demandes, rien ne vous interdit de vous tourner vers une autre compagnie. Certaines ont lancé des offres attractives spécialement liées à la crise sanitaire, avec des tarifs revus à la baisse pour attirer les conducteurs en quête d’économie.
Est-ce possible d’arrêter de payer son assurance auto pendant le confinement ?
Voiture immobilisée, rues désertes… L’idée de suspendre totalement son assurance auto peut sembler séduisante. Pourtant, la réglementation ne laisse aucune marge : l’assurance auto reste une obligation légale, même si le véhicule ne quitte jamais son emplacement. L’article L. 211-1 du Code des assurances l’énonce sans détour : tout véhicule doit être couvert par une assurance responsabilité civile en cas de dommage à autrui, et ce, qu’il roule ou non.
Stationnée au garage ou sur un parking, la voiture continue donc d’exiger au minimum la responsabilité civile. L’immatriculation, et non l’usage, fonde l’obligation d’assurance : impossible d’y échapper. L’article L. 324-2 du Code de la route prévoit d’ailleurs une amende salée, 3 750 euros, pour tout véhicule non assuré, même à l’arrêt.
Au-delà de la loi, le risque n’est pas théorique : vol, incendie sur le parking, dégradation… Sans assurance, l’automobiliste s’expose à bien plus qu’une sanction administrative. Par expérience, mieux vaut ne pas tenter le diable : une simple négligence peut vite coûter cher.

Est-il possible de faire baisser sa prime d’assurance ?
Selon le type de contrat souscrit, il existe plusieurs leviers pour ajuster le montant de votre prime d’assurance auto. Si vous avez opté pour une formule où vous ne cotisez que lorsque vous conduisez, la question ne se pose même pas : pas de trajet, pas de cotisation. Pour tous les autres, il est possible de basculer vers une formule au tiers, plus légère et moins coûteuse. Un courrier à l’assureur, et la demande de baisse des garanties peut être examinée.
Le Code des assurances précise que tout assuré peut demander une réduction de sa prime si le risque diminue en cours de contrat. Certaines compagnies ont accepté de revoir à la baisse les cotisations pendant le confinement, en prenant en charge une partie du montant. Une façon d’aider ceux que la crise a fragilisés, sans pour autant les priver de couverture.
Peut-on modifier un contrat d’assurance auto ?
Vous pouvez solliciter des changements sur votre contrat auto et retirer certaines options devenues inutiles en période de confinement. Parmi les options fréquemment supprimées :
- le prêt d’un véhicule en cas de panne,
- l’assistance 0 km,
- le deuxième conducteur.
Il suffit de prendre contact avec votre assureur pour vérifier la faisabilité de ces modifications et connaître les éventuelles réductions applicables. Certaines compagnies acceptent, d’autres non : c’est à discuter au cas par cas. En parallèle, il reste possible de supprimer toutes les garanties annexes, à l’exception de la responsabilité civile, obligatoire par la loi. Cette démarche peut passer par la résiliation pure et simple du contrat, ou par la rédaction d’un avenant adapté à la nouvelle situation.
Lorsque le confinement prendra fin, il sera judicieux d’ajuster de nouveau votre contrat pour qu’il corresponde à vos besoins réels.
Les compagnies d’assurance qui vont rembourser leurs assurés ?
Dans cette période hors norme, certains assureurs ont choisi d’afficher leur solidarité. La MAIF a ouvert le bal dès le premier confinement, restituant 100 millions d’euros à ses assurés auto et moto. Ce geste s’est accompagné d’un gel des tarifs pour 2020, mais aussi d’un remboursement forfaitaire de 30 euros par véhicule assuré.
Sous la pression médiatique et associative, d’autres compagnies ont emboîté le pas, multipliant les gestes commerciaux. Ces initiatives ont pris différentes formes :
- un remboursement fixe pour les assurés ayant des difficultés financières, notamment ceux qui ont perdu leur emploi à cause de la crise ;
- un gel des tarifs pour les professionnels de la restauration, cafés, hôtels pour 2020 et 2021 ;
- un remboursement forfaitaire lors de la souscription d’un contrat pour l’achat d’une voiture dans le cadre du plan d’aide national ;
- une restitution partielle des cotisations perçues en 2020 sur divers contrats, sous forme de pourcentage ;
- un gel des tarifs appliqué aux particuliers pour l’assurance auto, moto, loisirs, camping-car et habitation.
Certains de ces gestes tiennent compte du bonus-malus, récompensant les conducteurs exemplaires. Mais la plupart des remises et gels de tarifs ont été accordés sans condition, signe d’une volonté de soutenir la population dans son ensemble en ces temps troublés.
Le secteur de l’assurance auto, souvent perçu comme rigide, a su faire preuve d’agilité et de solidarité. Un mouvement qui, pour beaucoup, redéfinit la relation entre assureurs et assurés. Qui aurait parié, il y a seulement deux ans, sur une telle redistribution ? L’expérience laissera sans doute des traces durables dans la manière de penser, et de garantir, la mobilité individuelle.