Créer une entreprise en 36 heures, le pari relevé à Marseille
Personne ne s’attend à voir une poignée d’étudiants se cloîtrer volontairement dans un hôtel de la région, privés de sortie, pour bâtir une entreprise en un temps record : 36 heures, pas une de plus. Pourtant, c’est le défi qu’ont accepté de relever ces jeunes, engagés dans le cadre de la semaine de l’entreprise du Pole Pépite PACA. Répartis dans les salles de l’hôtel de région, ils se retrouvent en petits groupes de trois ou quatre. L’ambiance oscille entre concentration et éclats de rire. Certains planchent sur le business plan d’un futur restaurant, d’autres décortiquent des stratégies marketing ou se frottent aux calculs de rentabilité. Les idées fusent, les discussions s’étirent jusque tard dans la nuit.
Une cinquantaine d’experts sur le pont
Pendant 36 heures, ces étudiants s’attaquent à des projets exigeants, parfois complexes, épaulés par une armée d’experts venus partager leur expérience. Une cinquantaine de professionnels les accompagnent à chaque étape : avocats, consultants, enseignants, tous mobilisés pour guider, questionner, encourager. Les installations sont là pour leur offrir un terrain de jeu sans entrave. Le réfectoire se transforme en salle de repas, puis, à la nuit tombée, quelques matelas gonflables s’étalent pour accueillir les plus fatigués. On mange à tour de rôle, on dort par bribes, on file d’une conférence à l’autre. C’est une mécanique bien huilée, un véritable relais qui s’organise jusqu’au matin où, déjà, il faudra défendre son projet devant le jury de Marseille Entreprendre.
Les experts circulent sans relâche, passant d’une table à l’autre. Ils écoutent, questionnent, conseillent, parfois bousculent les certitudes. Ce qui frappe ici, c’est l’atmosphère singulière : pas de stress inutile, aucune rivalité pesante. Le cadre est pensé pour favoriser la créativité, la prise de risque, l’audace. Pour beaucoup, cette parenthèse bouscule les habitudes et redonne du souffle à l’esprit d’initiative. La compétition, oui, mais sans sacrifier la solidarité ni le plaisir de tenter sa chance.
Bien plus qu’un défi : une expérience décisive
Au fond, ce marathon entrepreneurial agit comme un accélérateur : il pousse chacun à sortir de sa zone de confort et à repenser son rapport à Marseille Entreprendre. On apprend à fédérer, à gérer les tensions, à s’adapter à des coéquipiers inconnus la veille. La pression du chrono n’empêche pas la cohésion, bien au contraire : elle soude les équipes, force à l’efficacité. Pour beaucoup, ces 36 heures sont l’occasion de tisser des liens, de bâtir un réseau solide, d’expérimenter la collaboration sous un angle inédit. Parmi les dix équipes récompensées, certains iront plus loin et transformeront l’essai. Plusieurs anciens participants ont déjà franchi le pas et lancé leur propre activité après une telle aventure. À Marseille, ces 36 heures ne laissent personne indifférent : elles marquent, bousculent et ouvrent parfois la porte à bien plus grand qu’on n’aurait osé l’imaginer.