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Les vraies raisons derrière le chômage en France aujourd’hui

Malgré une croissance économique qui ne faiblit pas, la France ne parvient pas à faire descendre son taux de chômage sous la barre des 7% depuis 1983. Avant de se précipiter sur des solutions toutes faites, il vaut mieux regarder en face les racines d’un phénomène qui laisse aujourd’hui près de 7 millions de personnes en marge du marché du travail.

Du côté du MEDEF et des défenseurs d’une économie ultralibérale, les explications se concentrent souvent sur la rigidité du Code du travail, le manque de dynamisme du PIB, la réduction du temps de travail ou encore le décalage entre emplois proposés et profils recherchés. Pourtant, les progrès de productivité et la manière dont les fruits de ces gains sont distribués passent régulièrement à la trappe. Alors, qu’est-ce qui alimente vraiment ce chômage qui s’installe ? Tentons d’y voir plus clair.


L’inadéquation entre l’offre et la demande

Le décalage persistant entre les emplois à pourvoir et les qualifications des candidats alimente la hausse du chômage. Selon le MEDEF, environ 200 000 postes resteraient vacants chaque année. Certains secteurs, comme la restauration, l’hôtellerie, les services aux entreprises ou aux particuliers, peinent régulièrement à recruter. Ce manque se concentre surtout sur des métiers comme agent d’entretien, aide à domicile, aide-soignant, plongeur, serveur ou aide-cuisinier.

Ces postes se distinguent par des horaires morcelés, souvent subis, une rémunération proche du SMIC et une absence de perspectives d’évolution. Les qualifications requises y sont minimes, ce qui ne suffit pas à attirer durablement. Résultat : des milliers d’offres restent sans réponse, tandis que des millions cherchent un emploi plus stable ou valorisant.

Un Code du travail perçu comme un frein à l’embauche

Pour nombre de chefs d’entreprise et pour les ultralibéraux, la réglementation actuelle bride la dynamique de l’emploi. Leur credo : un marché du travail fluide, où l’employeur pourrait embaucher et licencier en fonction de ses besoins réels, favoriserait l’embauche.

La législation actuelle, jugée trop contraignante, pèserait sur la compétitivité et sur la création d’emploi : le coût et la complexité des procédures de licenciement dissuadent certains employeurs.

Dans ce contexte, beaucoup d’entreprises préfèrent multiplier les contrats courts ou recourir à l’intérim plutôt que de s’engager dans des CDI. Si les règles de licenciement étaient simplifiées et moins lourdes financièrement, affirment certains, l’embauche en CDI deviendrait plus attractive. Pourtant, il suffit d’observer les pays où la protection des salariés est moindre pour constater que le chômage ne disparaît pas pour autant. La réalité, comme souvent, ne se laisse pas enfermer dans une équation aussi simple.