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Travailler en agence sans être touche-à-tout digital est-il encore possible ?

Oubliez la ligne droite, la carrière en agence suit désormais des trajectoires éclatées, où la spécialisation pure s’efface derrière la nécessité de manier le digital sous toutes ses formes. La frontière entre expert et généraliste s’estompe, laissant place à des profils métissés, à la fois stratèges et artisans du numérique.

Les compétences digitales recherchées en agence

Les agences de communication ne se contentent plus de chercher des spécialistes d’un seul domaine. Face à la montée en puissance du marketing digital et à la vitesse des mutations technologiques, elles veulent des collaborateurs capables de s’adapter, d’anticiper, de toucher à plusieurs disciplines. Le profil hybride devient la norme, pas l’exception. Voici ce qui compose le socle de connaissances attendu aujourd’hui :

  • SEO et SEM : maîtriser le référencement naturel et payant pour booster la visibilité des campagnes.
  • Gestion des réseaux sociaux : élaborer, programmer, analyser des contenus adaptés à chaque plateforme.
  • Data analytics : décoder les chiffres, interpréter les statistiques pour affiner les stratégies marketing.
  • Création de contenu : produire des textes, images ou vidéos qui captent l’attention et engagent l’audience.

Cette palette de compétences ne sort pas de nulle part. Célia Assous, à la tête du marketing et de la communication chez Rolesco, en est l’illustration vivante : dix ans d’expérience, plusieurs agences à son actif, et une capacité à répondre à des demandes variées grâce à son expertise digitale.

L’école de commerce ESG s’est adaptée à cette réalité en proposant un parcours communication avec douze spécialisations, un réseau dense d’anciens élèves et d’entreprises partenaires. Un écosystème pensé pour former des profils aguerris, prêts à maîtriser l’éventail des compétences attendues.

Le recrutement ne fait que suivre cette logique. Alexis Teplitchi, co-fondateur de AssessFirst, rappelle que l’agilité est désormais un critère décisif : il faut apprendre vite, changer de cap si nécessaire, absorber les nouvelles tendances. Plus que jamais, le numérique réclame des professionnels capables d’évoluer au rythme du secteur.

D’ailleurs, France Travail recense actuellement 95 métiers dans la filière informatique et télécommunications. Preuve, s’il en fallait, de la diversité des compétences recherchées et de la sophistication des profils attendus.

Polyvalence digitale : forces et limites

La polyvalence digitale n’a rien d’une posture abstraite. Elle s’incarne sur le terrain, dans la faculté à passer d’un brief social media à une analyse de trafic, d’une campagne de contenu à l’optimisation SEO. Mais ce mode de fonctionnement a ses revers. Voici ce que retiennent ceux qui ont fait le choix du “touche-à-tout” :

Atouts indéniables :

  • Adaptabilité : réagir rapidement aux nouveautés, intégrer des outils ou tendances sans délai.
  • Polyvalence : multiplier les expériences, varier les projets, élargir son champ d’action.
  • Valeur ajoutée : combler les manques, renforcer l’équipe sur plusieurs fronts à la fois.

Le parcours de Florence, styliste devenue journaliste pour la presse féminine, le montre : sa capacité à naviguer entre univers différents lui a permis d’élargir ses horizons professionnels et de s’imposer sur des terrains inattendus.

Mais la polyvalence a aussi ses limites :

  • Risque de rester en surface : sans approfondir, certaines compétences peuvent rester inabouties.
  • Charge mentale : passer d’une tâche à l’autre use, et la fatigue s’accumule.
  • Manque de spécialisation : certains postes exigent une maîtrise pointue, difficilement compatible avec une approche généraliste.

Être polyvalent ne signifie pas tout savoir, ni tout faire parfaitement. Mais la capacité à sortir de sa zone de confort, à occuper plusieurs rôles, devient une voie d’accès à des opportunités professionnelles variées et à une progression rapide dans le secteur.

travail digital

Allier spécialisation et polyvalence : mode d’emploi

Cibler les compétences à acquérir

Pour évoluer dans l’univers digital sans s’éparpiller, il faut repérer les compétences à fort potentiel. France Travail recense 95 métiers dans la branche informatique et télécoms : c’est dire si le choix est vaste. S’orienter vers une spécialisation tout en gardant une vision large suppose de surveiller les besoins du marché, d’anticiper les tendances.

Construire son expertise, sans s’enfermer

Développer une expertise tout en restant ouvert nécessite une méthode où la formation et l’expérimentation se conjuguent. Quelques leviers permettent d’y parvenir :

  • Formation continue : actualiser ses connaissances grâce à des cours en ligne ou des ateliers.
  • Projets variés : s’investir dans des missions qui touchent à plusieurs domaines, pour élargir sa palette.
  • Réseautage : participer à des événements ou conférences, rencontrer d’autres professionnels pour s’inspirer et rester connecté aux évolutions du secteur.

Le parcours de Célia Assous chez Rolesco illustre bien ce cheminement : après dix ans dans des agences de communication, elle a su approfondir son savoir-faire tout en restant perméable à de nouvelles compétences, en variant les environnements et les missions.

Adopter des outils polyvalents

Certains outils agissent comme des passerelles entre plusieurs domaines. Les plateformes comme AssessFirst, co-fondée par Alexis Teplitchi, combinent gestion de projets, analyse de données et marketing digital. S’équiper de ces solutions, c’est préserver sa capacité à intervenir sur différents fronts sans perdre en efficacité.

La combinaison entre spécialisation et polyvalence n’a rien d’un compromis tiède. C’est un équilibre à construire, une dynamique à entretenir. Ceux qui parviennent à cultiver cet alliage s’offrent toutes les chances de rester pertinents dans un secteur qui ne cesse de se réinventer. Face à la rapidité des mutations, mieux vaut avoir plusieurs cordes à son arc que de parier sur un seul talent.