Assainissement : quelle différence entre les eaux ménagères et les eaux vannes ?
La plupart de nos activités quotidiennes, qu’elles soient domestiques ou professionnelles, nécessitent l’utilisation d’eau, occasionnant ainsi des eaux usées. Leur évacuation et leur traitement répondent à différentes règles. Pour tout comprendre, découvrons les différents types d’eaux usées et leurs modes de traitement.
Plan de l’article
Les différents types d’eaux usées
En général, il existe deux types d’eaux usées : les eaux domestiques et les eaux-vannes.
Les eaux-vannes
Également connues sous la dénomination « eaux noires », les eaux-vannes sont celles qui proviennent essentiellement des toilettes. Elles se composent généralement d’eau, d’urine et de matières fécales. Elles transportent aussi des produits chimiques tels que les résidus de médicaments. Les eaux-vannes sont considérées comme étant les eaux usées les plus polluantes. Cela s’explique par l’existence de germes et de rejets organiques azotés qui se révèlent être pathogènes. Il est à noter que le passage d’une personne aux toilettes engendre l’écoulement de 3 à 9 litres d’eaux-vannes. Cela dépend principalement de la capacité de la chasse d’eau.
Les eaux domestiques
Comme leur nom l’indique, les eaux domestiques concernent toutes les autres eaux usées de la maison. Il peut s’agir de l’eau de la douche, de la baignoire, du lavabo ou de la lessive. Les eaux domestiques contiennent moins de polluants que les eaux vannes et peuvent être réutilisées. Elles sont généralement réemployées dans la chasse d’eau à des fins d’économie.
Toutefois, il est important de savoir que les eaux domestiques, également appelées eaux grises ou eaux ménagères, contiennent plusieurs contaminants provenant des solvants, des détergents, des savons et des perturbateurs endocriniens. Elles peuvent également comporter de matières organiques comme les graisses ou les cheveux. Les eaux de la piscine et celles de l’arrosage font également partie des eaux ménagères. L’évacuation de l’eau de la piscine peut notamment être réalisée avec une pompe de relevage, laquelle est capable d’aspirer et de transporter les eaux “usées” (on l’utilise généralement lors d’une récupération sous le niveau du réseau). Vous pourrez trouver, en cliquant ici, différents modèles de pompes pour les eaux usées.
Les eaux de cuisine entrent également dans cette catégorie. Cependant, elles contiennent des matières graisseuses qui engendrent des dépôts huileux, de mauvaises odeurs, ainsi que la souillure des canalisations. Pour éviter les difficultés de traitement dans les stations d’épuration, il est indispensable de mettre en place un système de séparation de graisses.
Les systèmes d’évacuation des eaux usées
Après avoir servi, les eaux usées ne pouvant plus être utilisées doivent être évacuées. Le bon déversement des eaux usées est essentiel pour l’hygiène. Il permet également d’assurer le bon fonctionnement des équipements sanitaires et des appareils ménagers. Cependant, l’évacuation des eaux usées est régie par une législation stricte.
Le système d’évacuation d’eau est désigné comme un ensemble de dispositifs qui sont raccordés et qui permettent d’évacuer les eaux usées, que ce soit dans un bâtiment collectif ou individuel. Les produits utilisés font également partie du système d’évacuation.
En général, il y a deux systèmes d’évacuation d’eau : le système d’évacuation d’eau collectif et le système d’évacuation d’eau individuel.
Le système d’évacuation d’eau collectif
En principe, le système d’évacuation d’eau collectif est établi par la commune. Il est donc public et peut être utilisé par toutes les maisons d’un village ou d’une ville et peut s’étendre à tout un département. Le type de traitement varie d’un endroit à un autre. Il en est de même pour la quantité et la qualité des eaux usées. Le système d’évacuation d’eau collectif est une installation obligatoire au sein d’une commune. Il a pour fonction de collecter les eaux usées de chaque logement et de les évacuer vers une station d’épuration pour qu’elles y soient traitées. Pour ce faire, il est relié à chaque habitation au moyen des canalisations qui se fixent à une conduite d’évacuation par l’intermédiaire d’un siphon. Ce réseau est ensuite raccordé à une chute.
Il existe encore deux types de systèmes d’évacuation d’eau collectifs. Les réseaux unitaires sont mis en place pour évacuer ensemble les eaux usées et les eaux pluviales. Ce système se montre pratique, mais dispose de quelques failles. En effet, en cas de fortes pluies, il peut présenter un risque de débordement et occasionner une inondation. C’est pour cela que les réseaux séparatifs ont été mis en place. Ils permettent d’évacuer les eaux de pluie et les eaux usées séparément. Ils assurent une sécurité optimale, mais nécessitent des travaux plus importants.
Le système d’évacuation d’eau individuel
Le système d’évacuation d’eau individuel est un réseau qui est indépendant du système communal. Il peut être installé dans le cas où l’habitation ne peut pas être raccordée au système collectif. La raison de ce non-raccordement peut être l’absence de système collectif dans la zone où se situe le logement, ou encore la distance trop importante entre l’habitation et le système collectif. Dans ce cas, la loi approuve l’édification d’un système d’évacuation d’eau individuel, sous conditions. En effet, il ne doit pas se limiter à l’évacuation d’eau, mais devra également assurer le traitement et l’épuration, avant de rejeter les eaux usées de l’habitation. De ce fait, le système d’évacuation d’eau individuel peut être :
- Un réseau disposant d’une fosse septique
- Un système constitué d’une fosse toutes eaux
- Une petite station d’épuration ou microstation d’épuration
Le traitement des eaux usées
Dans le but de préserver l’environnement, le règlement sanitaire concernant l’assainissement des eaux usées a connu une amélioration. En effet, l’arrêté du 7 septembre 2009 stipule que les eaux noires et les eaux grises doivent être séparées une fois qu’elles sont collectées au moyen d’un système d’assainissement commun. Il s’agit d’une exigence légale quand le logement n’est pas connecté au réseau public d’assainissement collectif. Il est à noter que, de nos jours, les fosses septiques ne devront recevoir que les eaux-vannes. Les eaux ménagères, par contre, doivent être récupérées dans les fosses toutes eaux avec leurs matières organiques.
La rénovation d’assainissement non collectif est également régie par une réglementation stricte. Toutefois, il est possible de conserver certaines fosses septiques anciennes. Cela dépend essentiellement des collectivités locales. Elles peuvent également exiger la mise en place d’une fosse toutes eaux. De ce fait, il est vivement conseillé de demander des renseignements auprès de professionnels de l’assainissement avant d’entreprendre les travaux pour se conformer à la législation en vigueur.