Santé

Comment les lobbys ont renversé l’opinion publique européenne sur la cigarette électronique ?

Il y a deux ans, une majorité des européens étaient certains que la e-cigarette étaient plus inoffensive que le tabac ; plus exactement, 73% d’entre eux. En 2015, ils n’étaient plus qu’une minorité : 48%. Pourtant, entre ces deux enquêtes, aucun élément scientifique n’est venu apporté la preuve du danger réel des cigarettes électroniques.

Nous verrons comment les cigarettiers et les laboratoires pharmaceutiques ont sciemment manipulé l’opinion publique sur la question de la cigarette électronique, en prenant pour bras armés, les médias et les politiques.

Les études scientifiques et désinformations

C’est aujourd’hui une certitude : la cigarette électronique est beaucoup moins nocive. Toutes les expérimentations et les scientifiques honnêtes vont dans ce sens. La vaporisation, à l’essence même du fonctionnement de la cigarette électronique, ne produit aucune toxicité. Quant aux e-liquides, ils ne contiennent que des arômes alimentaires, de la glycérine végétale, du propylène glycol et de la nicotine, c’est à dire des molécules qui font partie de notre alimentation depuis des dizaines et des dizaines d’années. pour information, ces composants sont disponibles séparément sur le marché de la vape pour permettre à chaque utilisateur de faire son e liquide à sa façon.

Rappelons que la nicotine est présente naturellement dans les aubergines et les tomates. Les nombreuses études que nous avons subis ces dernières années avaient pour mission d’orienter leur méthodologie pour obtenir les résultats souhaités, le preuve du danger de la cigarette électronique. C’est pour cette raison que leur méthodologie paraissait toujours bien longtemps après le communiqué de presse car leur protocole scientifique ne tenait jamais la route. Voilà ce que le ministère de la santé britannique (Public Health England) nous a appris dans son rapport en juillet 2015. Mais cela ne veut pas dire que les médias attendent toujours le feu vert des lobbys pour créer une polémique autour de la cigarette électronique.

Pressions contre les politiques

Ce n’est pas une nouveauté. On sait à quel point l’industrie du tabac et les laboratoires pharmaceutiques exercent un lobby contre les politiques. De nombreux journalistes d’investigation ont montré comment des représentants des cigarettiers soumettaient à des députés européens des amendements déjà rédigées que les élus se contentaient de proposer en l’état à leur parlement.

Voilà comment la cigarette electronique ont pu être ajouté à la Directive européenne sur les produits du tabac alors que ce dispositif ne contient pas de tabac ! Ces mesures appliquées au moins en partie dans chaque pays européen ont influencé indirectement l’opinion publique car elles démontraient par leur sévérité que la cigarette électronique était forcément dangereuse. Pourtant, nous l’avons vu, aucune étude scientifique et aucun scientifique indépendant n’a pu justifier cette intransigeance.

On se demande toutefois comment ces lobbys pourront venir à bout de fabricants puissants comme le fabricant Aspire, Kangertech, Eleaf ou Joyetech qui ont la capacité de s’adapter très rapidement à la moindre modification de législation. 

Conflit d’intérêt de Marisol Touraine

La ministre de la santé n’a pas appliqué la Directive européenne en France seulement pour les beaux yeux des cigarettiers. Marisol Touraine a entretenu des relations étroites avec le laboratoire pharmaceutique GlaxoSmithKline puisqu’elle faisait partie du groupe de pression « Avenir de la santé » financé par le laboratoire. GlaxoSmithKline est le deuxième fabricant mondial de patchs à la nicotine et n’a par conséquent aucun intérêt à voir la cigarette électronique se développer. On peut comprendre pour quelles raisons la ministre a traité la cigarette électronique avec autant de véhémence alors qu’elle n’avait pourtant à sa disposition aucun élément scientifique qui corroborait ses arguments.

Un autre point peut expliquer la motivation de la ministre. Le tabagisme rapporte à l’Etat français 11 milliards d’impôts grâce à une taxe, d’un pourcentage très élevé, appliquée à la vente de chaque paquet de cigarettes. Il est évident qu’en ce contexte de déficit public conséquent et grandissant, le gouvernement ne souhaite pas renoncer à ces recettes fiscales, ni même à une partie de ces gains, quitte à « couvrir » les 75000 morts par an à cause du tabac.