Comment construire un igloo
Quelques conseils avant de commencer. Tout d’abord, sachez que la construction d’un igloo est beaucoup plus facile avec la poudre hivernale : au printemps, et à moins d’être à très haute altitude (plus de 3500 mètres), la neige devient granuleuse, rendant chaque bloc beaucoup plus lourd. D’autre part, la neige granuleuse contient très peu d’air, elle fournira moins de protection thermique.
Rappelez-vous aussi que monter un igloo peut être long. Donnez au moins deux heures pour les plus expérimentés et plus de deux fois si c’est votre première tentative. Il est donc préférable de commencer tôt l’après-midi car une fois la nuit tombée, l’expérience sera plus compliquée.
Pour commencer à construire un igloo dans de bonnes conditions, un peu de matériau est nécessaire. Idéalement :
- Une pelle
- Une scie
- De
- gants Deux bâtons et un cordon
- Un ami : Il faut au moins deux personnes pour construire un igloo !
Note : si l’igloo peut sembler rudimentaire, c’est une véritable architecture, avec des règles et des principes physiques précis. En passant, il est préférable d’être accompagné par une personne expérimentée pour votre premier essai, pour la sécurité.
Plan de l’article
1. Choisir et délimiter son emplacement
Pour choisir son emplacement, il faut garder une idée à l’esprit : plus les murs sont bas, plus l’igloo sera fort (et plus facile à construire !)
La terre choisie doit être suffisamment enneigée. Comptez au moins 70 cm de profondeur : plus vous creusez, moins vous construisez ! Ensuite, une parcelle légèrement inclinée permettra de construire un côté plus bas que l’autre (rappelez-vous la règle de base).
Il est maintenant nécessaire de dessiner les contours de l’abri. Nous pouvons faire une boussole géante avec un bâton de ski ou marcher au centre de la surface, relié à un autre bâton à l’aide d’un cordon. Un cercle d’un rayon de 1,30m suffira pour 3 personnes. Piétiner la neige à l’endroit choisi avant d’escalader les murs, le tout sera plus stable.
Astuce : pas besoin de dépasser 3m de diamètre, nous construisons un igloo, pas le tour de Babel !
2. Préparez vos briques
À l’aide d’une scie, des morceaux de glace sont coupés à l’intérieur de la surface choisie. Nous gagnons en profondeur et en temps. Pour la taille des blocs, comptez 30 cm de long, 15 cm de haut et 15 cm d’épaisseur (plus les blocs sont épais, mieux ils seront isolés, mais plus ils seront difficiles à manipuler).
Astuce : Pour profiter du phénomène de fusion et de congélation causé par la pression, assurer la force des blocs et leur donner la forme désirée, faire des mouvements de coupe aussi simples et rapides que possible !
Il est temps de couper nos briques. Afin de permettre l’auto-élévation de la structure, les blocs doivent prendre la forme d’un trapèze (pour ceux qui auraient séché les cours de géométrie, un trapèze est « un parallélogramme dont les deux côtés convergent »). Ils pourront ainsi s’adapter l’un à l’autre dans un cercle.
Idéalement, les blocs seront également biseautés sur le dessus, de l’extérieur à l’intérieur. Cette légère pente sera permettent d’incliner la structure comme et comme les blocs se soutiennent les uns les autres. Le principe de la clé de voûte, vous savez ?
3. Élever la structure
Nous commençons à empiler les blocs en quinconce, sans superposer les bords. Ici encore, tout est une question de physique : si les joints sont alignés, chaque brique ne supporte que celle posée directement sur elle et toute la structure est encore plus fragile. En déplaçant les joints, chaque bloc supporte deux briques, et si une fissure apparaît, il sera arrêté rapidement.
Pour ériger des murs, la technique la plus simple est celle d’une spirale : il suffit de couper les blocs en une rampe et de monter. En fait, n’hésitez pas à réajuster avec précision le biseautage, à mesure que la construction progresse. Au risque de se répéter, les blocs doivent s’adapter parfaitement ensemble !
Assurez-vous d’incliner les murs à un angle constant afin qu’ils puissent fermer et former le dôme (ceci est facilité par le biseautage recommandé ci-dessus). Un bâton ou un autre objet peut être utile pour maintenir une distance constante entre le sol et le mur, égale au rayon choisi pour la surface de départ (1m30, dans notre cas).
Lorsque les murs commencent à être assez hauts, la bande moins claustrophobe se consacre à rester à l’intérieur de la structure jusqu’à la fin : son rôle est de maintenir les blocs.
Brique après brique, l’igloo se forme et se ferme. Seul le toit manque : un petit bloc, spécialement coupé pour obstruer l’ensemble (la célèbre clé de voûte).
4. Percer la porte
Il est maintenant nécessaire de percer une entrée, ne serait-ce que pour libérer notre camarade dans le mur. C’est à lui de creuser sous la structure pour libérer un passage. Si nécessaire, il peut enlever un bloc de la base, en prenant soin de ne pas laisser un arrêt au-dessus de la porte. Le passage est ouvert, il peut sortir, et on peut y aller !
Pour éviter que le vent ne coule dans l’igloo, un petit tunnel est construit au-dessus de la rampe menant au entrée.
5. Finitions
Attention : il est très important de percer des trous de ventilation pour éviter l’intoxication au CO2 la nuit. Rien de compliqué, creuse quelques jointures.
À l’aide d’un couteau à neige (légèrement arrondi) ou avec vos mains, lissez autant que possible la surface des murs : l’eau libérée par condensation coulera plus facilement sur une surface sans rugosité et ne causera pas de ruissellement désagréable.
Si le terrain le permet, creuser une fosse froide à l’entrée. Cette zone inférieure au niveau où vous dormez attirera l’air froid, tandis que l’air chaud plus léger s’élèvera vers vous. Une bâche sur le sol vous permettra d’être isolé (tout corps en contact avec une zone froide perd sa chaleur). Si vous n’en avez pas, un tapis de feuilles fera déjà l’affaire.
Bonus : la quinzaine
A l’occasion d’un week-end en ski de randonnée dans le Vercors, nous avons rencontré un groupe de randonneurs dans le processus de construction d’un abri pour la nuit. Leur technique : empiler leurs sacs de doc, les couvrir de neige, puis retirer les sacs et créer de l’espace en creusant profondément. Ils ont même fait une petite terrasse avec banc et table pour passer la soirée !
Cette technique est plus similaire à celle de la quinzaine, un abri de neige amérindien qui ressemble à un igloo mais qui est fabriqué à partir d’un tas de neige durcie et creuse.
Ici aussi, choisissez un terrain plat et dégagé. Tasser le sol en piétinant et créer un dôme suffisamment haut (au moins 1m20). Ensuite, attendez quelques heures pour que la neige se solidifie. Excusez enfin à l’intérieur, tout en gardant les murs assez épais : pendant la nuit, la chaleur des corps fera fondre les murs. Tu ne voudrais pas te réveiller sans toit ! De petits bâtons de tailles identiques et préalablement plantés de l’extérieur à l’intérieur peuvent être utilisés comme contrôle pour une structure uniforme.
Attention : dans ce type de terrier, l’oxygène peut s’écouler. Assurez-vous que l’entrée est toujours claire, surtout en cas de chute de neige. Une petite bougie allumée dans une cavité peut également servir de témoin et réchauffer l’atmosphère…
Bonne nuit !